Vers la page Jossigny  Retour à la page Jossigny Dernière mise à jour : 26/10/2023
 BlasonChateau  Jossigny
La définition du mètre à Jossigny
Il est nécessaire ici de rétablir la vérité historique : M. DELAMBRE, lorsqu'il a mesuré le méridien en 1793, l'a fait depuis le château disparu de Belle-Assise, et pas du moulin éponyme.

Gravure de 1795 illustrant les mesures nouvelles : le litre, le gramme et le mètre
(décret du 18 germinal an 3 (7 avril 1795)
Après avoir consulté Condorcet, Laplace, Lagrange, Lavoisier, Borda, Monge... le 26 mars 1791, l'Assemblée constituante décrète que "l'unité réelle de longueur du nouveau système de mesure sera «le quart de méridien terrestre".

Il s'agissait d'unifier les mesures dans le royaume et de créer un système de mesures universel.
A l’époque, il existait de nombreuses mesures de poids, de volume et de longueur: le pied, le point, le pouce, la ligne, la perche… Certaines différaient même d’une ville ou d'une province à l’autre, souvent pour accommoder les intérêts des seigneurs locaux. D’ailleurs, la plupart des « cahiers de doléances » de l’époque demandaient l’établissement d’une unité de mesure unique.
Extrait du registre des délibérations du comité d'instruction publique du 28 floréal an III
A la révolution on avait ordonné la mesure du méridien entre Dunkerque et Barcelone pour définir le mètre (10.000.000 ème partie du quart du méridien terrestre).

Il fallait définir les points de mesure qui permettraient de connaître la mesure exacte du méridien.
Il a fallu définir les points de mesures qui ont permis par triangulation de connaître exactement la longueur du méridien au mayen de savants calculs utilisant la trigonométrie.
Les points de mesure Le 4 septembre 1792, DELAMBRE et trois autres citoyens étaient à Belle-Assise, près de Lagny. Belle-Assise était un des points du premier triangle au nord de Paris (Les Invalides, Le Panthéon, Belle-Assise, Dammartin, Brie-Comte-Robert).

Le tableau des triangles mentionne Belle Assise. 
Un moulin n'a pas beaucoup de fenêtre ! Mais Belle-Assise, est-ce au moulin ou au château ?

Un moulin n'a pas beaucoup de fenêtres, et il faut pouvoir voir Dammartin-en-Goële, les Invalides, le Panthéon ou Brie-Comte-Robert pour faire les mesures des angles.

Les arbres de la forêt ont grandi depuis la Révolution, à l'époque ils n'empêchaient pas de voir Paris et Dammartin.
L'ancien château, côté cour Nous avons trouvé aux Archives Nationales l'ouvrage : "Base du système métrique décimal ... ou mesure de l'arc méridien exécutée en 1792 et années suivantes" rédigé par M. DELAMBRE lui-même en janvier 1806.

"Le château de Belle-Assise est remarquable de loin par un beau pavillon dont la toiture pyramidale offre un signal tout fait : c est ce que je pouvais désirer de mieux... Nous nous sommes placés dans l'étage supérieur de ce pavillon..."
Delambre
Jean-Baptiste-Joseph DELAMBRE
Vous vous souviendrez de ces traits d'histoire et donc de Delambre quand vous chercherez à retrouver l'endroit où était le château de Belle-Assise.

Les lieux ont bien changés, vous verrez une étendue plane et boisée, devant un parc à la Française redevenu sauvage et un peu en dessous d'un ancien boulingrin, proche d'un reste d'ouvrage abritant blaireaux et renards, ainsi que des chiroptères.

Mais les lieux sont retournés à la nature, depuis deux siècles, et il faut bien connaître les lieux pour  en retrouver la trace.

C'est maintenant la forêt de Ferrières !

Réalisés pendant la Révolution les travaux se sont réalisés dans des situations compliquées et parfois cocasses : "Aux portes de Paris, à Belle-Assise, Delambre eut affaire à un brave sans-culotte qui fut offensé par le titre d'académicien, mentionné sur son passeport et qui lui tint le discours suivant : " Il n'y. a plus de Cadémie, plus de Cadémie, tout le monde est égal. Vous viendrez avec nous. Ils étaient en armes, ajoute Delambre, et nous n'avions que des raisons. La partie n'était pas égale. "
Métre à Paris
Afin que le peuple se familiarise avec les nouvelles mesures des mètres étalons avaient été placés dans les rues de Paris. Ce n'est toutefois que la 1er janvier 1840 que le système métrique est devenu obligatoire.
Depuis 1983, le mètre est défini comme la distance parcourue par la lumière dans le vide en une seconde, divisée par 299 792 458.

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