1.1 Origine
Ce chemin est cité ainsi en 1738, dans un texte
sur le Prieuré du Cormier : " A une petite
demi-lieue de l'église paroissiale, du
côté de l'orient, et à un quart de lieue
de la forêt à l'endroit où un grand
chemin tourne à gauche, si laissant cette gauche on
entroit dans la forêt même, on trouvoit les
reste d'une tour…".
Vers le IXème siècle, Charles le Chauve fit
bâtir une maison dans le bois entre Roissy-en-Brie et
la ferme de Lamirault, il s'agit sans doute des ruines du
Cormier observées en 1738. Un manuscrit daté
du 9 octobre 845, concernant l'abbaye de
Saint-Maur-les-Fossés, est en effet signé par
ce roi (823 - 877) " in villa Rausiaco ". Quelques autres
mentions confirment l'existence de ce prieuré, la
ratification faite en 1195 par Maurice de Sully,
évêque de Paris, de la donation d'une vigne
située à Livry et de quelques prés
situés entre Chelles et Gournay. D'autres textes
(1110, 1221, 1223, 1226…) confirment l'existence ancienne de
constructions.
Le chemin du Cormier est certainement un des premiers
chemins de la commune, c'était le chemin qui menait
à Pontcarré et à
Ferrières-en-Brie. La Route Départementale
n° 21 qui mène maintenant des Friches de Roissy
à Pontcarré n'existait pas encore…
On peut d'ailleurs encore voir dans la forêt des
bornes en pierre grossièrement taillées,
placées à des distances correspondant à
d'anciennes mesures .
Ce n'est que sous Louis XIII (1601 - 1643) que furent
créées les plus anciennes routes de chasse :
Route Mamelard d'Attily à Pontcarré, Route de
Bracq de la Route Mamelard au parc de Croissy…). Le 2
janvier 1759 un arrêt du Conseil d'Etat du roi Louis
XV ordonne la construction de seize routes de chasse au
travers de la forêt.
L'observation du tracé de ces chemins et routes
permet d'ailleurs à lui seul d'en reconnaître
l'ancienneté. Le chemin du Cormier a un tracé
composé de sinuosités , les Routes de Louis
XIII comportent d'importantes lignes droites, celles de
Louis XV sont d'un tracé parfaitement rectiligne.
Le tracé du chemin du Cormier avait son origine
dans l'actuelle rue Panas, rejoignait la ferme de la
Renardière, démolie au début des
années 1800, et se dirigeait vers Pontcarré et
Ferrières en passant par la mare du Cormier, endroit
où le chemin se divisait pour rejoindre chacun de ces
villages.
Le chemin du Cormier suivait toujours ce tracé en
1849.
1.2 Modifications du tracé,
événements connus
En partant de Roissy le chemin du Cormier traversait le
Mortbras devant la ferme de la Renardière, à
l'endroit où se trouvent les jeux de l'Orme Sec, les
prairies que nous y voyons encore sont certainement les
champs de cette ferme.
Le 17 mai 1849 le conseil municipal décide
d'accepter une modification du tracé , ce qui le
faisait passer à l'endroit où se trouve le
pont du Cormier actuel, derrière le gymnase Georges
Chanu.
La commune de Roissy-en-Brie constate alors l'obligation
de construire un pont au passage du nouveau tracé sur
le Morbras, une partie de la construction de ce pont est
payée par M. Gibé. C'est certainement le pont
actuellement écroulé, qui avait
été consolidé lors d'un chantier de
jeunes organisé par le R.E.N.A.R.D. en 1981.
En 1959 le conseil municipal délibère sur
le classement des chemins dans la voirie rurale et
communale. Mais la partie de la page du registre
destinée à énumérer la liste des
chemins concernés reste vierge ! Il y aurait
là une lacune qui pourrait encore avoir des
conséquences pratiques et qu'il pourrait être
utile de combler encore aujourd'hui.
Dans les années 1970 le lotissement du Pommier
Picard se réalise, une partie du chemin rural est
déclassée et échangée avec le
terrain où est ensuite bâtie la Maison du Temps
Libre.
L'accès à la partie non
déclassée du chemin rural est rétabli
par les parcelles B568 et B539 , qui retrouvent de ce fait
le statut de chemin rural. Ce chemin constitue un des
accès à la forêt de Ferrières.
En 1981 le R.E.N.A.R.D. organise avec le concours de la
municipalité et à l'occasion du jumelage avec
la ville allemande de Barmstedt un chantier de jeunes qui
réhabilite le pont du Cormier et celui de l'Orme Sec
et crée le pont du Renard ainsi qu'un second à
l'Orme Sec.
Peu après une délibération du
conseil municipal baptise officiellement les ponts
sus-nommés.
Un peu plus tard, par suite d'une erreur, la construction
du logement du gardien du gymnase Georges Chanu est
commencée sur l'emprise de ce chemin , ce qui
interrompt le passage. On voit mal comment la commune aurait
pu bâtir sur un terrain qui ne lui aurait pas
appartenu ! Mais il s'agissait ici d'un chemin
affecté à la circulation du public et servant
d'accès à la forêt régionale de
Ferrières.
Le R.E.N.A.R.D. fait alors, au cours de réunions
où participent des élus, l'O.N.F. et le
C.A.U.E., des propositions pour rétablir le chemin .
La commune aménage alors le chemin que nous
connaissons actuellement, et y place une barrière
pour empêcher le passage des véhicules.
Là encore il est évident que la commune ne
pouvait rétablir le chemin que sur des terrains lui
appartenant.
En juin 1987 des travaux d'agrandissement du gymnase
Georges Chanu commencent, avant même que le permis de
construire soit délivré et empiètent
sur le chemin rural .
Le 17 novembre 1993 le conseil municipal de Roissy
décidait l'inscription au Plan Départemental
de la Randonnée du chemin rural n°17, dit du
Cormier. Cette décision, donne le statut de chemin
rural au chemin du Cormier au regard des dispositions de
l'alinéa 2 de l'article L.161-2 du Code Rural.
En 1999 une partie importante du pont s'écroule,
une passerelle provisoire en bois est mise en place pour
maintenir l'accès à la forêt.
Le dimanche 25 juin 2000, M. le Maire de Roissy-en-Brie
faisait détruire cette passerelle pour empêcher
les gens du voyage de passer.
1.3 Conclusions
Toutes les conditions qui permettent de donner au chemin
rural n° 17, dit du Cormier le statut de chemin rural
se trouvent donc réunies.
Il faut aussi noter que ce chemin rural sert
d'accès à la forêt de Ferrières,
très utilisée par les roisséens pour
leur promenade et leur détente.